Comment faire annuler un permis de construire

annulation permis de construire

Dans le domaine de l’urbanisme, la délivrance d’un permis de construire est une étape cruciale pour la concrétisation d’un projet immobilier. Cependant, diverses circonstances peuvent mener à l’annulation du permis de construire.

Rappelons que le délai de recours contre un permis de construire est de deux mois à compter de l’affichage du panneau de permis de construire sur le terrain du projet. Pour contester un permis de construire, il faut également disposer d’un intérêt à agir.

Une fois ces deux conditions remplies, il faut s’assurer que les motifs pour lesquels il est demandé l’annulation du permis de construire sont fondés.

Que ce soit par un retrait du permis de construire par la collectivité territoriale ou une contestation par des tiers ayant un intérêt à agir, l’annulation d’un permis de construire est un processus encadré par des règles précises.

Cet article vise à éclairer les différents motifs pouvant entraîner une telle annulation, en s’appuyant sur des jurisprudences et des dispositions légales.

Je suis Me Erwan Sellier, avocat en urbanisme, et j’aide les particuliers, les entreprises et les collectivités territoriales en matière d’urbanisme.

Les motifs d’annulation d’un permis de construire peuvent être les suivants

     

      • Complétude et conformité du dossier de demande de permis de construire

    Le dossier de demande de permis de construire doit être complet et répondre aux exigences réglementaires énoncées, notamment dans les articles R. 431-4 et suivants du code de l’urbanisme. L’absence ou l’incomplétude de documents essentiels est susceptible d’entraîner le rejet ou l’annulation du permis, particulièrement si cela induit une évaluation erronée de la légalité de la demande.

       

        • Règles de hauteur et d’implantation des constructions

      Les règles de hauteur des bâtiments sont déterminées par le plan local d’urbanisme (PLU). Ces règles, qui peuvent varier selon les spécificités locales, sont essentielles pour assurer une harmonie architecturale et respecter l’environnement urbain. Les modalités de calcul de la hauteur, les points de référence, et les exceptions éventuelles sont des éléments à vérifier minutieusement pour éviter toute annulation du permis ou, au contraire, pour obtenir l’annulation du permis de construire de votre voisin.

         

          • Emprise au sol et occupation du terrain

        L’emprise au sol est un critère qui vise à limiter la densité des constructions et à préserver l’espace disponible. Elle est définie comme la surface au sol occupée par un bâtiment, incluant les débords et surplombs.

        Seuls les éléments sortant du sol sont compris dans cette notion d’emprise au sol. Les éléments enterrés ne le sont pas.

        Les PLU peuvent fixer des coefficients d’emprise au sol à ne pas dépasser et les éléments à prendre en compte ou non (terrasse, balcon, piscine etc.°), et il est crucial de s’assurer que les projets respectent ces limites.

           

            • Implantation par rapport aux voies et limites séparatives

          L’implantation des constructions par rapport aux voies publiques et aux limites séparatives est également réglementée. Que ce soit en termes de distance minimale à respecter ou de modalités d’implantation, ces règles visent à garantir la sécurité, l’intimité et l’esthétique des espaces urbains.

          En l’absence de PLU, le projet de construction doit être implanté en respectant une distance minimale de retrait par rapport à la voie publique. Cette distance de retrait est liée à la hauteur du projet de construction et à la largeur de la voie publique. En effet, la construction doit respecter une distance comptée horizontalement de tout point de la construction au point le plus proche de l’alignement opposé qui doit être au moins égale à la différence d’altitude entre ces deux points (Article R111-16 du Code de l’Urbanisme). Pour résumer, la longueur entre le point d’implantation de la construction et l’alignement opposé doit être au minimum égal à la hauteur de cette construction.

          En revanche, s’il existe un PLU au sein de la commune, il conviendra de se référer au règlement de ce PLU pour connaître les règles d’implantation applicables aux constructions.

          Concernant les règles relatives aux limites séparatives, les constructions peuvent être tenues de respecter une distance d’implantation par rapport à ces limites séparatives. Il s’agit des limites par rapport aux autres propriétés.

          Les erreurs dans le calcul de ces distances ou le non-respect des prescriptions du PLU sont des motifs fréquents d’annulation de permis.

             

              • Stationnement et accessibilité

            Les obligations liées au stationnement sont un aspect souvent sous-estimé, mais elles sont essentielles pour assurer une bonne intégration du projet dans son environnement urbain et local. Le nombre de places, leur disposition, et les caractéristiques des emplacements doivent être conformes aux exigences du PLU pour éviter toute annulation.

               

                • Protection du patrimoine et de l’environnement

              La protection du patrimoine bâti et naturel est un enjeu majeur. Les projets de construction doivent s’intégrer harmonieusement dans leur environnement et respecter les zones protégées, qu’il s’agisse de sites patrimoniaux, de zones littorales (Loi Littoral) ou de montagne (Loi Montagne), ou encore d’espaces boisés classés. La prise en compte de la faune et de la flore protégées est également un critère non négligeable.

                 

                  • Sécurité et salubrité publiques

                La sécurité et la salubrité publiques sont des considérations primordiales dans l’octroi d’un permis de construire. Les projets doivent répondre à des normes strictes pour prévenir tout risque d’incendie, d’inondation, ou toute autre menace pour la santé publique. Les mesures de prévention et de protection sont des composantes essentielles pour la légalité d’un permis.

                Par exemple, les nuisances sonores et olfactives susceptibles d’être occasionnées par un hangar stockant du matériel agricole et implanté à proximité d’une habitation, ont entraîné l’annulation du permis de construire octroyé (CAA Bordeaux, 26 mars 2013, n°12BX00011).

                Conclusion sur l’annulation du permis de construire

                L’annulation d’un permis de construire peut résulter de divers motifs, souvent liés au non-respect des règles d’urbanisme ou à des considérations de sécurité et d’environnement. Il est impératif pour les porteurs de projet de s’assurer de la conformité de leur demande avec les réglementations en vigueur. Une analyse approfondie et une planification minutieuse sont les clés pour éviter les écueils pouvant mener à l’invalidation d’un permis de construire.

                N’hésitez pas à me contacter pour obtenir des conseils sur votre projet, celui de votre voisin ou d’un de vos administrés.

                Je suis Me Erwan Sellier, avocat permis de construire, et je vous défends dans le cadre de l’octroi d’un permis de construire et de son éventuelle contestation.

                Vous avez des question?

                Cliquez ci-dessous